Autorisons le retrofit sous certaines conditions

Dans le domaine de la course automobile, le swap consiste à remplacer un moteur ou de la boite de vitesses. Pour des raisons de sécurité routière, la France est le seul pays européen à fortement limiter (pour ne pas dire interdire) cette pratique. Mais dans une démarche de développement durable, cela limite le « retrofit », qui consiste à swapper vers un moteur plus récent (donc plus propre), ou à changer d’énergie (full électrique ou hybride).

Je garde toujours l’exemple d’un Renault Modus 1.4 16S de 2004. Sur la fin de la production (2007), un nouveau moteur 1.2 TCe, moins gourmand, est sorti.

Ai-je le droit de swapper ?

NON. Dans les grandes lignes, voici ce que ça impose :

  • Je dois passer au DRIRE et refaire la carte grise. C’est normal de faire valider ce changement.
  • Le changement d’énergie est interdit. Dans mon cas, je reste à l’essence. Mais dommage pour tous les propriétaires de la version diesel qui font 8000 kilomètres par an uniquement en ville.
  • Remplacer un moteur impose aussi de remplacer la boite de vitesse et les trains roulants (la « chaîne de transmission » complète). Dans mon cas, ce sont les mêmes donc pas de problème.
  • La motorisation doit être disponible à la vente l’année de production du véhicule. C’est là que ça coince. Ma voiture est ancienne, donc considérée comme polluante. Mais comme elle est ancienne, je n’ai pas le droit de « l’actualiser » ou « la rafraîchir » par un moteur plus récent. Pourtant, ça s’inscrit dans une démarche de lutte contre la pollution, pas dans un but de performances. 

Quel intérêt ?

Dans le cas que je viens de citer, c’est vrai qu’il est plus facile de changer de véhicule, si mes finances me le permettent. Mais dans le cas de véhicules utilitaires légers (4×4 en milieu agricole, camionnette de livraison), la question se pose. Certains véhicules ne sont parfois disponibles qu’en diesel, même en 2019, ce qui n’est plus forcément adapté aux besoins des usagers.

Les industriels pourraient y voir une concurrence à la vente de nouveaux véhicules, mais ce serait pourtant leur offrir une « troisième vie », porteuse de nouveaux emplois :

  • Marché du neuf.
  • Marché de l’occasion.
  • Marché de la transformation.

Plutôt que de m’étendre sur le sujet, je vous laisse lire cet excellent article qui a été la base de ma réflexion.

Edit 07/01/2020 : La France vient de présenter une loi cadre à la commission européenne. Sachant que la France était le dernier pays à l’interdire, il n’y a aucune raison que cette loi soit invalidée.

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