Inutile de remplacer les radars fixes

Un article sur les transports routiers, ça faisait longtemps. Et un article en attente de publication depuis longtemps.

Retour à l’automne 2018 : lors de la crise des gilets jaunes, 13% des radars automatiques sont rendus inopérants. La question du jour : combien ça coûte de réparer un radar ?

Un budget d’entretien massif

En 2018, le budget d’entretien et de « modernisation » des radars automatique était de 308 millions d’euros. Le gain prévu était de 1100 millions d’euros, soit 4 € gagnés pour 1 € dépensé. Mais les radars devenus inopérants ont divisé ces recettes par deux.

D’autre part, dès la mise en place des premiers radars en 2003, leur emplacement fixe posait déjà question :

  • Emplacement prévisible : on lève le pied juste devant, le vengeur casqué vous expliquera…
  • Vulnérables (on ne revient pas dessus).
  • Entretien : il faut dépêcher des équipes de maintenance sur site, pas toujours facile.

Il faut avouer que la technologie de l’époque ne permettait pas de faire des radars photographes mobiles aussi efficaces.

Pourquoi ne pas les remplacer ?

En fait, il faudrait mieux remplacer chaque radar fixe détérioré par un radar mobile. Si on reprend les points cités ci-dessus, un radar mobile :

  • Peut se situer n’importe où.
  • N’est pas plus vulnérable qu’un radar fixe. Il peut être plus dangereux pour ses opérateurs s’ils sont à l’arrêt. Mais dans la circulation, le risque est limité.
  • Le fait d’amener le radar à l’atelier en facilite l’entretien.

D’un point de vue sécurité routière pure, ils permettent aussi de mêler les agents à la circulation. Des infractions sont plus faciles à constater, comme :

  • Le téléphone au volant (plus d’excuse avec les kit Bluetooth).
  • Les dépassements dangereux.
  • Un comportement agressif envers les autres usagers.

Ma conclusion tiendra dans cette citation :

Les radars mobiles replacent les agent sur les routes et plus au bord des routes. C’est leur intérêt pour la sécurité de tous. Ne nous en plaignons pas.

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Le tout électrique, le futur diesel ?

Comme je l’ai indiqué à la fin de mon article sur le rétrofit, nous pourrions bientôt avoir le droit de modifier la source d’énergie de nos véhicules. En soi, c’est une bonne nouvelle, car ça ouvre la porte à ce marché, trop longtemps verrouillé chez nous. Cependant, tout miser sur l’électrique, est-ce raisonnable ?

Dans mon article sur le diesel, j’expliquai rapidement que les politiques qui nous ont poussés à « rouler diesel » étaient plus économiques que techniques. En l’état, l’électrique risque d’aboutir au mème résultat.

Les avantages de la propulsion électrique

Il faut savoir que les avantages de la propulsion électrique sont connus depuis longtemps. La première voiture à avoir atteint la barre des 100 Km/h est une voiture électrique, en 1899. On retrouve aussi d’autres avantages techniques :

  • Du couple à tous les régimes. Un des avantages du diesel (surtout pour la traction) était justement un couple à bas régime.
  • Un meilleur contrôle de motricité. On maitrise suffisamment l’électronique de puissance pour offrir la puissance nécessaire quand on la demande.
  • Le freinage régénératif : quand on lâche l’accélérateur, on recharge les batteries. On gagne donc quelques kilomètres d’autonomie.
  • Le silence.

J’ai eu l’occasion de tester plusieurs voitures électriques (une Tesla X 90D, une Tesla S P95D, et le prototype de Ian-Motion. C’est vrai que, sur des véhicules dont on attend des performances, il manque la mélodie d’un V8 rageur, ou le sifflement d’un turbo qui monte en pression. Mais sur le fonctionnement et les performances, rien à redire.

Les inconvénients

Alors si la propulsion électrique, c’est si classe, où est le problème ? En fait, le problème n’est pas dans la propulsion, mais dans le stockage de l’énergie : les batteries.

Reprenons l’exemple de la Tesla S P95D. Le pack de batterie pèse 550 Kg, soit un quart du poids de la voiture (ou presque la moitié du poids d’une Clio 3). Avec cette batterie, vous pouvez parcourir environ 435 Km sur nationale, ou 330 Km sur autoroute. Et encore, on n’évoque pas le temps de recharge (Tesla ne prends en référence que ses propres chargeurs). Le moteur thermique a donc quelques années devant lui avant que de nouvelle batteries corrigent ce problème.

L’autre point dont on parle peu, c’est le recyclage. Alors qu’on se préoccupe, à juste titre, de la pollution générée par le thermique, on pousse l’exploitation d’une technologie dont on ne connait pas l’impact environnemental à moyen terme.

Des idées ?

L’électrique pourrait vraiment dominer si on avait standardisé un peu plus que la prise de recharge (et encore, il y a plusieurs formats). Pour avancer, on aurait pu :

  • Forcer la main aux constructeurs pour un système de remplacement rapide des batteries. Ca permettrait de palier différents problèmes cités plus haut :
    • Une « recharge » en quelques minutes (vu qu’on remplace les batteries vides par des pleines).
    • Une meilleure ventilation des batteries en circulation. Les usagers qui roulents plus changeraient de batterie plus régulièrement.
    • La possibilité d’exploiter encore plus la production électrique locale (solaire, éolien, etc) dans les stations de recharge. C’est est probable que les points de recharge actuels s’équipent pour produire leur propre énergie. Mais une batterie modulaire standardisée pourrait être rechargée dans de meilleures conditions qu’en aval du régulateur de charge embarqué dans le véhicule.
    • Quand un module de batterie devient défaillant, on connaîtrait les points de collectes (les stations elle-mêmes).
  • Produire au plus près les batteries. Actuellement, nous dépendons trop de l’Asie. Au lieu de voir les prix baisser par l’augmentation d’échelle de production, ils pourraient augmenter à cause de la spéculation.
  • Offrir des technologies alternatives en attendant, comme le GNV. Il ne s’agit pas de solutions parfaites, mais elles sont peut-être une méthode de transition énergétique à étudier. Au passage, l’Italie exploite cette technologie, pour ne citer qu’elle.

A long terme, c’est certain que le processus de fabrication de batterie sera améliorée. Pour l’instant, ce n’est pas près. Ne fonçons pas tête baissée sans mesurer les conséquences de ce choix.

Notre constitution doit garantir que les réseaux d’infrastructure restent sous le contrôle d’acteurs publics

S’appuyer sur des entreprises publiques pour la « livraison » des énergies (électricité, gaz), de l’eau, et des données (Internet fixe et mobile) fonctionne. Mais l’infrastructure doit rester à majorité publique.

Aujourd’hui, presque tout les français disposent d’un accès à l’électricité (ERDF), pareil pour l’eau. Pour le gaz par exemple, ce n’est pas systématique. Presque tout le monde peut disposer du téléphone, grâce au déploiement massif dans les années 1980. Mais pour le mobile ou Internet fixe, c’est une autre histoire que je développe dans un autre article.

Abaissement de vitesse, dégradation du réseau routier, écotaxe : le prix des autoroutes n’aide pas

Prenez la route des vacances, et constatez le coût de votre péage sur le budget. Et encore, on parle de véhicules légers. Si on parle des poids-lourds qui doivent traverser la France, la facture est très salée. La solution trouvée par les entreprises de transport est donc d’emprunter le réseau routier secondaire, pas du tout adapté à un usage aussi « intensif ».

Quelles sont les solutions trouvées par nos dirigeants :

Ce n’est pas parce que les autoroutes sont gérées sous forme de concessions que les prix doivent rester libres (et flottants). Ces contrats auraient du inclure des clauses de gels, plutôt que de planifier les augmentations sur plusieurs années. Un tarif de régulation fixé par l’état devrait être de mise, car, en plus de garantir que l’ensemble du réseau autoroutier soit au même prix dans toute la France, c’est une première étape pour inciter les usagers à plus « consommer » d »autoroute. Ensuite, on pourra appliquer un principe de « dégradateur , payeur » aux poids-lourds qui surexploitent le réseau secondaire .

Remettons le transport ferroviaire sur des rails

Notre président a lancé le « grand débat » dans la commune de « Grand-Bourgtheroulde ». Cette commune est le résultat de la fusion de plusieurs communes. Petite information concernant la disponibilité des transports : cette commune possède une gare SNCF. De plus, elle est placée sur la ligne Rouen – Caen, symbole du lien entre les deux grandes villes de la régions.

La première fois que je suis allé à Paris, j’avais 16 ans, donc pas de permis,. J’ai pu prendre le train pour me déplacer. Un vrai confort. Aujourd’hui, la gare est toujours active, mais rend service limité, ce qui m’oblige à utiliser plus souvent ma voiture. Car, faute de rentabilité, la SNCF ne souhaite pas exploiter plus les petites gares. Pourtant, l’histoire du chemin de fer français réside dans ce réseau.

Contrairement à ce que certains pourraient penser, la dette de la SNCF est autant due au coût de ces petites lignes qu’aux grands projets nationaux. Mais, pour la SNCF, le remboursement de cette dette est plus rapide à court terme sur une ligne de TGV (service haut de gamme) que sur une ligne régionale (par définition simplement utilitaire). D’autant que, parfois, la méthode de mesure pour valider la rentabilité de ces lignes est douteuse.

Comparons avec le « modèle allemand » (mais celui que nos politiques n’abordent jamais). Les régions, plus autonomes dans un gouvernement fédéral, ont décidé de rouvrir leurs gares. A noter qu’en France, la région Languedoc-Roussillon (devenue Occitanie) a fait un choix similaire. Cela a plusieurs impacts :

  1. Une meilleure rentabilité de ces lignes ( qui ne circulent pas à vide).
  2. Moins de transports individuels, donc réduction de la pollution.
  3. Un réseau routier moins sollicité, donc moins cher à entretenir.
  4. Dans le cadre de l’Allemagne, on a constaté un développement des entreprises le long de ces lignes. Dans une moindre mesure, en Auvergne, j’avais constaté la présence de PME un peu partout le long de l’autoroute A75, sans doute pour les mêmes raisons. Quand l’infrastructure est fiable, les entreprises s’appuient dessus.

Il serait temps d’inciter le secteur du transport à utiliser le « ferroutage« , une méthode qui consiste à embarquer le véhicule sur le train. Bien sûr, en l’état, ce n’est pas toujours faisable. Depuis la gare de Paris Bercy, on peut déjà utiliser ce type de transports. Mais à Montparnasse, ou Saint-Lazare, c’est plus compliqué. Par contre, on pourrait aménager cette solution sur des gares périphériques des grandes villes, comme à Massy (qui est proche de plusieurs autoroutes), ou construire de petites gares dédiées.