Nous sous-estimons l’impact carbone de nos logements

D’un point de vue climatique, cet hiver fût rude. Des températures basses, un froid tardif, même l’été n’a pas rattrapé le déficit de soleil. Qui dit hiver froid dit grosse demande d’énergie pour chauffer. Et avec les prochaines baisses de température vient l’annonce des hausses du prix de l’énergie :

Pour beaucoup de foyers, ces hausses sont difficiles à supporter financièrement. Les dirigeants européens étudient différentes pistes pour réduire l’impact financier :

  • Baisse de la TVA.
  • Chèque énergie.
  • etc.

Le chèque énergie me semble aberrant : de l’argent public (donc vos impôts) pour financer votre chauffage… Certains seront évidemment heureux de le toucher, c’est toujours mieux que de choisir s’il faut chauffer son logement ou manger.

Pourtant, indépendamment du problème financier, j’ai une question de fond : plutôt que de réduire sa facture énergétique, comment réduire sa consommation ?

Réduire sa consommation pas toujours facile, mais possible

Depuis plusieurs années, ce sujet m’intéresse au sens large. Pour ma part, cette prise de conscience a commencé quand un ami a suivi une formation sur l’éco-construction. Il a alors mis en place différentes solution pour rendre sa maison « passive », c’est-à-dire que sa consommation énergétique, pour chauffer l’hiver ou pour se rafraîchir l’été, est la plus basse possible. Ensuite, je me suis posé beaucoup de question après avoir déménagé.

Quand j’ai quitté mon studio pour un appartement plus grand, le DPE était un critère déterminent. A défaut d’être une valeur fiable, c’est censé être une bonne indication. Pourtant, facture après facture, j’ai fini par constater que mon nouveau logement demandait 50% d’énergie supplémentaire par mètre carré pour chauffer à une température équivalente. Comme est-ce possible ?

L’emplacement géographique : j’habite dans une commune beaucoup plus exposée aux vents, et moins dense en immeuble. Forcément ça joue. Mais comme tout produit fabriqué, il faut passer par les trois phases de production : conception, composants, assemblage.

Mon ancien logement et le nouveau ont été construit la même année, avec des méthodes à peu près identiques. L’isolation est faite au polystyrène gélifié, mais mon nouvel appartement a une couche moins épaisse d’isolant. C’est une liberté que prennent certains constructeurs, au titre que, techniquement, l’isolant est meilleur, ils en mettent moins (et vous paierez la facture). Surtout, le vrai problème vient de l’assemblage des matériaux :

  • Couche d’isolant qui ne fait pas toute la surface des murs extérieurs (il manque environ 5 à 10 cm autour de chaque arrête.
  • Isolant retiré au moment du câblage électrique (et pas remis en place après intervention).
  • Fenêtres mal posées (le joint fait contact, mais pas pression.

Et c’est un diagnostique thermique par caméra qui donna cette explication. Au final, à défaut d’être une « passoire thermique », ne conserve pas la chaleur générée par mes radiateurs (que j’ai remplacés dès mon arrivée, car ils étaient sous-dimensionnés…).

Une perte énergétique récupérée par la nature

Où va cette chaleur ? Dehors, Donc en hiver, quand on chauffe nos logements pas si bien (voire mal) isolés, on réchauffe l’air extérieur. Et dans les pays chauds ? Et bien c’est pire. Techniquement, une climatisation, c’est comme un réfrigérateur : on transfère les calories intérieurs vers l’extérieur. Ainsi, pour refroidir un logement, on réchauffe l’air extérieur, alors même qu’on a allumé la climatisation parce qu’il faisait trop chaud… Alors qu’on accuse souvent d’être une source de pollution énorme (à plus ou moins juste titre), le logement rejete 30% de CO2 de plus. Il ne sert à rien de produire une énergie perdue. Il vaut mieux faire en sorte de ne pas en avoir besoin.

Viser à long terme

Pour résumer, voici tous les avantages à travailler sur l’isolation des logements à grande échelle :

  • Une économie financière.
  • Limiter l’impact environnemental.
  • Faciliter la sortie du nucléaire. Le gouvernement veut interdire le chauffage au gaz, pour ne laisser la place qu’au chauffage électrique. Si on veut réduire notre dépendance à l’atome, une réduction de la consommation entraîne mécaniquement une augmentation du pourcentage de production par énergies renouvelables.
  • Créer des emplois. Isoler tous les logements prendrait des années. C’est le moment de former pour créer des emplois dans un secteur qui recrute à long terme.

COVID-19 : Retour a l’anormale

De retour après un long moment d’absence. Depuis un an et demi, pas une journée ne défile sans entendre parler du COVID-19. A défaut d’être une solution miracle, les différents vaccins nous offrent un peu de répit. De quoi espérer « un retour à la vie d’avant » pour reprendre le discours des médias.

Pour ma part, je cherche un nouvel employeur. Contrairement à plusieurs dizaines de millions de personnes dans le monde, j’ai gardé mon emploi. Mais le climat actuel a mis en lumière les défauts de ma société, et je ne supporte plus ma hiérarchie. J’ai passé quelques entretiens et, surprise, je suis systématiquement recalé pour « manque de flexibilité ». Ma situation personnelle (père d’un enfant en bas âge) est incompatible avec une présence régulière au bureau après 19h. Oui, c’est bien la demande qu’on m’exprime régulièrement depuis quelques semaines.

Cette parenthèse personnelle est donc le point de départ de ce post : quand le « retour à la vie d’avant » devient le « retour à l’anormale ».

La tentative de fin du télétravail

Depuis 2019, les entreprises ne peuvent plus interdire le télétravail de manière unilatérale. C’était une des promesses du candidat Macron en 2017. L’année 2020 a démontré qu’il était possible de maintenir l’activité économique des postes administratifs et tertiaires de cette manière. Évidemment, le résultat était inégal en fonction des métiers et des entreprises. Pour 2021, le patronat semblait parti pour y mettre fin. Différentes questions se posent de manière légitime, comme la distribution des tickets restaurant. Toutefois, il semble que le consensus à l’échelle nationale pose plus de problème qu’une négociation au niveau de l’entreprise.

L’hôpital dans le creux budgétaire après le pic d’activité

La première vague et les applaudissements passés, retour aux économies. Le problème est en fait plus subtil :

On demande toujours aux hôpitaux de se réorganiser pour faire des économies et donc à des fermetures de lits. Ces fermetures de lits sont souvent justifiées parce qu’il n’y a pas de médecins capables de prendre en charge des patients. Il manque des médecins parce que les médecins hospitaliers sont souvent plus attirés par les cliniques privées qui payent mieux que par les hôpitaux publics. Donc, on va fermer des lits, mais c’est un peu un cercle vicieux. Si on ferme des lits, on a moins besoin de médecins et donc on va continuer à fermer. Donc, le danger de ce système, c’est de transférer une partie de l’activité de l’hôpital public aux cliniques privées.

https://www.franceculture.fr/emissions/les-idees-claires-le-podcast/le-gouvernement-a-t-il-ferme-des-lits-dhopitaux-depuis-le-debut-de-la-pandemie

En fait, cette « concurrence » publique / privée s’organise souvent de cette manière :

  1. Le public fournit un service classique, le privé fournit un service « premium ».
  2. Le public, de moins en moins subventionné, ne peut même plus fournir le service. Les « clients » sont donc de plus en plus redirigés vers le privé.
  3. Le public se marginalise, au point de disparaître. Seul le privé « survit ».
  4. Faute de concurrence, le privé n’est plus obligé d’assurer sa qualité de service supérieure.

L’exemple le plus démonstratif du moment concerne la distribution des professions de foi pendant les élections régionales 2021. Le privé a gagné un contrat qui a coûté 93 millions d’euros au contribuable (je n’ai pas le coût de la distribution par la Poste). Le taux de non-distribution est de 9% chez la Poste comme chez Adrexo.

Pas de migration des entreprises sur le territoire

Malgré mon paragraphe précédents, quelques entreprises (en général des PME) ont décidé de quitter leurs locaux et de placer tous leurs employés en télétravail permanent. C’est une une belle démonstration d’un territoire dédensifié. Mais au final, où est enregistrée la raison sociale de l’entreprise ? Si elle est restée dans une zone dense, elle continue d’y alimenter les taxes locales. Et parallèlement, au vu de l’explosion du chômage dans certains secteurs comme le tourisme, le poids économique des grandes métropoles est encore renforcé. La diagonale du vide n’est pas prête d’être comblée.

Quand la digitalisation devient robotisation

Depuis quelques années, l’état s’attache à numériser le service public. C’est un avantage indéniable pour la plupart d’entre nous. Cependant, il ne faudrait pas oublier qu’une partie de la population subit la fracture numérique technique ou générationnelle. La période actuelle a poussé l’expérimentation dans des domaines comme l’éducation pour le meilleur, surtout pour le pire. Ainsi, la correction des épreuves de philosophie à distance a fait grincer des dents, entre chronométrage et manque d’anonymisation.

Voulons-nous changer les choses ?

Ces décisions sont prises par nos représentants. Nous les avons élus. Enfin, ceux qui ont voté les ont élus. Entre le déconfinement et un manque de connaissances des enjeux, les français ont boudé les élections régionales et départementales. Ainsi, deux tiers des électeurs ont choisi de ne pas choisir. C’est inquiétant pour les enjeux de l’année prochaine, à moins que tout le monde se réveille.

Quels enseignements a-t-on tiré ?

C’est bien une question ouverte. J’avais déjà édité un article sur le début de gestion de la crise, au printemps 2020. A l’automne 2020, j’ai vraiment pensé que la mesure du problème était prise, notamment en voyant la mise en place d’un confinement précoce, mais de courte durée, dès les prémices d’une flambée épidémique. Une stratégie à contre-pied du printemps 2020. Printemps 2021, j’ai malheureusement constaté que nos dirigeants sont retournés dans leurs travers. J’espère que la rentrée ne sera pas une nouvelle occasion de vérifier les leçons retenues.

Notre façon de voter doit évoluer

J’en ai deja parlé dans d’autres articles, mais nos méthodes de vote doivent évoluer.

Le vote électronique à distance

Actuellement, une partie du gouvernement y est opposé, à juste titre. A force de tarder à mettre en place des solutions de vote à distance, nous ne seront pas prêts pour les prochaines élections.

D’un point de vue technique, le vote électronique à domicile est aussi fiable qu’en bureau. Si un ordinateur personnel est attaqué, il compromet un vote (ou quelques unités). Si une machine de vote est compromise dans un bureau, c’est plusieurs centaines de votes qui son compromis. C’était notamment la polémique en Floride en 2000.

De plus, le vote électronique permettrait de voter pour sa région depuis n’importe quel lieu en France.

Limiter la présence médiatique des partis

Certains changent d’idées pour rester fidèle à leur parti. Moi, je change de parti pour rester fidèle à mes idées

Winston Churchill

Comptabilisons le vote blanc

Les élections européennes sont sans doute les plus concernées. Le parti « gagnant », c’est l’abstention.

Différencier les votes locaux et nationaux

Ok il s’agit d’une situation personnelle. Même après quinze ans en Ile-de-France, je vote toujours en normandie. Je ne suis pas un cas isolé. Environ 100 000 français font ce choix.

Actuellement, lorsqu’on est inscrit sur une liste électorale, nous sommes appelés aux urnes pour toutes les élections locales associées. Si j’ai choisi de voter en Normandie, c’est pour décider de l’avenir de ma région. Le problème est que celà m’empêche de décider de la vie locale (au sein de ma ville donc).

On peut me reprocher de vouloir le beurre et l’argent du beurre. Pourtant, aujourd’hui, les élections municipales comportent déjà une différence avec les autres élections. Les résidents européens peuvent élire le maire de leur commune.

Rendre le vote obligatoire

Une fois ces différentes évolutions mises en place, qu’est-ce qui nous empêche de voter ? Faudrait-il rappeler à certains que des hommes et des femmes se sont battus pour que nous ayons le droit de choisir nos représentants. Respectons leur mémoire, honorons nos devoir citoyens.

COVID-19 : ce qu’on aurait pu changer pendant la crise

Dans mon article précédent, j’avais préféré me concentrer sur les problème dont nous souffrions avant la crise du COVID-19. Les semaines ont passé. La crise sanitaire s’éloigne. Toutefois, gardons le risque en tête.

Au vu de la situation, il n’y a aucune recette « miracle » pour sortir de la crise, qu’elle soit sanitaire ou économique.

Un confinement tardif puis brutal

Il est clair que le risque était sous-évalué. Afin de maintenir l’économie à flot, le gouvernement a tenté de retarder le plus possible le confinement. Il suffit de lire l’interview de Martin Hirsch dans les colonnes du monde pour en avoir une idée :

Les chefs des services d’infectiologie et de parasitologie de la Pitié-Salpêtrière ont été invités en urgence par le DG pour faire part de leurs calculs sur le nombre de « patients Covid-19 » qui devront être admis en réanimation. C’est la douche froide. « En une heure, on l’a fait réfléchir et on a retourné la situation », se félicite le professeur Caumes.
En un rien de temps, la météo de l’AP-HP tourne à l’avis de tempête. « Personne ne nous avait envoyé de simulation. Il n’y a pas un type qui m’a appelé pour me donner des chiffres. On avançait encore avec l’idée que la Chine, c’était la Chine, l’Italie, c’était l’Italie », dit M. Hirsch, qui n’avait pas été informé de la réunion d’alerte organisée la veille à l’Elysée. Le lendemain, samedi 14 mars, des experts sont conviés à la hâte. « Tous les épidémiologistes convergeaient. Je n’ai jamais vu ça. D’habitude, ils s’engueulent. »

https://www.lemonde.fr/sante/article/2020/05/21/c-est-un-paradoxe-a-lui-tout-seul-qui-est-vraiment-martin-hirsch-le-directeur-general-de-l-ap-hp_6040321_1651302.html

Si on compare à d’autres pays :

En Nouvelle-Zélande (5 millions d’habitants), la méthode a été « éradiquer immédiatement plutôt qu’atténuer dans la durée ». Ils ont appliqués plusieurs méthodes :

  • Confinement strict et immédiat dès les premiers cas (et avant d’enregistrer leur premier decès).
  • Tests sérologiques précoces.
  • Etc

Le résultat est sans appel :

Le dernier décès remonte au 6 mai et un seul nouveau malade a été annoncé depuis le 19 mai. Il n’en reste officiellement que 28. Au total, ce pays de 5 millions d’habitants aura recensé 1504 cas et 21 morts.

https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-les-tres-bonnes-recettes-de-la-nouvelle-zelande-pour-maitriser-le-virus-25-05-2020-8323008.php

Si on ramène à nos 65 millions d’habitants, ça fait 273 morts. Nous en comptons cont fois plus.

En Autriche, un confinement moins strict qu’en France, bien que les lieux publics comme les écoles étaient fermées. Mais ils ont mis en place des mesures sanitaires publiques différentes. Par exemple, à l’entrée des magasins, les masques et le gel hydro-alcoolique était obligatoire. Résultat : 677 Morts pour 8,9 millions d’habitants. Ramené à nous, ça fait 4950 morts.

Nous sommes responsables du prolongement du confinement.

Oui, nous sommes largement responsables. Le principe même du confinement était d’éviter les interactions pour limiter la propagation. Pourtant, les récalcitrants étaient nombreux :

La liste est longue. Oui, le gouvernement a pris cette décision tardivement. Mais devant notre irresponsabilité, nous sommes partiellement à l’origine de la prolongation de cette situation.

Les élections pourraient prendre une autre forme

C’est un évènement de notre démocratie. L’annulerLes élections municipales ont eu lieu, mais quel résultat ? Sur ce point, un scrutin en ligne aurait réglé le problème.

La chaine logistique du pays portée par des petites mains en première ligne

Nous sommes en guerre. Et comme pendant la première moitié de ce siècle (où l’économie a continué de tourner grâce aux femmes), le pays a pu continuer de fonctionner grâce à une partie ignorée (voire dénigrée) de la population.

Le mot chaîne a son importance ici. Pour faire (encore) une comparaison automobile : la chaîne (ou courroie) de distribution. Un maillon casse, c’est le moteur (de l’économie) qui casse. Trop tendue, elle finira par s’user et casser. Elle se décale, le moteur fonctionne toujours, mais plus de manière efficace. La négliger est une grave erreur.

Les patients ont pu être soignés par les personnels de santé, mais pas que :

  • Il fallait qu’ils puissent venir travailler :
    • Chauffeurs de transports en commun .
      • Entretien des véhicules par le personnel mécanicien.
      • Nettoyage des véhicules pour limiter la transmission du virus.
      • Etc.
  • Il fallait aussi manger et faire ses courses :
    • Chauffeurs livreurs.
      • Les mêmes mécaniciens et personnels de nettoyage.
      • Les plateformes logistiques d’approvisionnement (MIN).
        • Agriculteurs.
        • Eleveurs.
        • Pêcheurs.
        • Etc.

Une liste exhaustive est impossible. Mais ces personnes, parfois (souvent ?) en situation de précarité sont celles qui ont pu nous permettre de résister à ces deux mois d’enfermement.

Le chômage partiel : bien mais qui paiera ?

Pour certaines activités comme la restauration, le chômage partiel est une aide précieuse. Devant l’impossibilité de maintenir une activité normale, un coup de pouce de l’état pour maintenir ces emplois ne se refuse pas. Pour d’autres, c’est une belle arnaques aux aides publiques. Dans mon entreprise le discours est simple :

On pourrait continuer à faire travailler tout le monde, mais avec la baisse du chiffre d’affaire, ça va nous aider. En plus, notre actionnaire principal fait 200 millions d’euros de bénéfice net annuel, et ils utilisent ce dispositif pour l’intégralité de leurs employés.

Mon directeur

En gros, même si ça aide à garder des liquidités, pourquoi se priver quand c’est l’état (donc nos impôts) qui paie.

Un déconfinement par région potentiellement efficace, mais…

Encore faut-il que notre économie le permette. Aujourd’hui, l’ensemble du pays est dépendant du secteur tertiaire, majoritairement situé en Ile-de-France et dans quelques grandes villes. Le but étant (encore), de limiter les déplacements, chaque région doit pouvoir subsister sans dépendance de ses voisines.

Prenons le recul nécessaire pour repartir du bon pied. Mais ne faisons pas l’erreur d’oublier et d’attendre le prochain mur.

La crise du COVID-19 révèle l’état réel de notre pays

La crise sanitaire actuelle est sans précédent. Nous n’avons pas connu pareille situation depuis la grippe espagnole. Beaucoup jugent les gouvernants sur leurs choix politiques. La France ne fait pas exception. Je ne vais pas faire un procès d’intention, car il n’y a sans doute pas de solution parfaite. Mais je vais tenter de montrer l’impact de certains choix politiques réalisés ces dernières années.

La mamie du Cantal a besoin d’internet

Cette citation de Stéphane Richard, patron d’Orange, était une réponse à l’arrivé de Free sur le marché du mobile en 2012 :

Mais tout ne se résume pas à un prix ! La mamie du Cantal n’a pas besoin de la même offre qu’un geek à Paris.

https://www.lamontagne.fr/aurillac-15000/actualites/mamie-du-cantal-les-propos-du-pdg-dorange-juges-inacceptables_155366/

Réponse très appréciée par le président du département cité :

Le député pointe notamment les clichés et le « raccourci caricatural » de la mamie du Cantal.

Le président du Conseil Général du Cantal craint même que les propos de Stéphane Richard permettent « de justifier demain d’une inégalité de traitement entre les abonnés d’Ile-de-France et ceux des territoires ruraux ».

https://www.nextinpact.com/archive/68096-president-conseil-general-cantal-mamie-stephane-richard.htm

Nous sommes en 2020. Le confinement sollicite fortement les infrastructures télécom, entre télétravail, éducation à distance et VoD. Le problème est que les retards et absences de volonté de déploiement des opérateurs se font sentir dans certaines zones rurales. L’administration dématérialisée y pose problème. Et les « mamies » justement ? Éloignées de leur famille, une part âgée de la population qui habite dans ces zones rurales ne peut pas communiquer avec leurs proches, faute de pouvoir s’équiper. Finalement, la mamie du Cantal doit pouvoir accéder aux mêmes services que le geek de Paris, même si elle les exploitera moins.

La nécessité d’une production intérieure

Le fameux débat sur la disponibilité des masques. Globalement, nous avions trop de stocks après la crise sanitaire de 2009. Nous avons décidé de le réduire en arrêtant les commandes. Nous avions une usine en Bretagne. Cette usine a fermé, faute de commande de l’état. Nous aurions pu maintenir des commande en quantité réduite, afin d’assurer une production minimale, et ne pas laisser périmer le stock actuel. Moralité, nous devons commander en urgence, auprès de la Chine, avant que les Etats-Unis ne les embarquent sur le tarmac, ce qui nous oblige à prendre ceux de la Suède. Une fois arrivée sur le sol français, ils changent parfois de destination à la dernière minute.

A l’inverse, beaucoup d’entreprises françaises ont pu produire du gel hydro-alcoolique. Indépendamment d’un geste « de bonne figure », ça leur a permis de ne pas suspendre leur activité. Elles l’ont seulement adaptée.

Une production intérieure, même de faible volume aurait permis de :

  • Répondre plus rapidement aux besoins de notre pays.
  • Maintenir des emplois qui feront tourner l’économie. C’était le contenu d’un de mes premiers articles.

Un système de santé mis sous pression

Notre système de santé est saturé. Encore faudrait-il ne pas avoir trop mis la pression avant. Nous avons cherché à faire des économies dans le secteur de la santé. Aujourd’hui, nous sommes moins équipés par habitant que d’autres pays, qui ont mieux résisté que nous.

Encore une fois, la question est celle de la répartition territoriale. C’est évident qu’un petit hôpital ne sera pas prêt à traiter toutes les situations. Mais traiter le premier niveau de criticité au plus près des habitants reste une nécessité. Si Après tout, nous avons bien traité des transferts de patients pendant cette crise.

Nous sommes en guerre, mais nous ne sommes pas prêts

Et Bill Gates avait raison. Comme il l’expliquait dans cette vidéo de 2015, nous n’étions pas préparés à ce genre de situation. Plus précisément, les pouvoirs publics de tous les pays occidentaux n’ont pas évalué le risque d’une pandémie.

Roselyne Bachelot avait-elle tort ?

Il y a dix ans, la ministre de la santé de l’époque, Roselyne Bachelot, avait décidé de sortir l’artillerie lourde afin de se préparer contre l’épidémie de « Grippe A ». En pleine crise financière, l’opinion politique avait considéré cette opération comme une gabegie financière. Rétrospectivement, si le scénario avait pris la forme actuelle, l’aurait-on blâmée de cette dépense face aux conséquences économiques que nous allons devoir subir aujourd’hui ?