Sobriété énergétique : comment le conflit en Ukraine est la meilleure opportunité d’accélérer la transition écologique

En 2020, la crise du COVID nous avons démontré à quelle point nous manquons d’autonomie industrielle et pharmaceutique. En 2022, le conflit en Ukraine nous apprend qu’il en est de même pour les énergies fossiles. La situation est beaucoup moins critique que certains de nos voisins, Allemagne en tête. Toutefois, une expression marquante revient en ce moment : sobriété énergétique. Saisissons cette opportunité.

Sobriété : économiser l’énergie plutôt que recourir à des nouvelles sources

Pour la première fois de notre histoire récente, nous risquons de manquer d’énergie. Il faut remonter à 1978 pour retrouver une situation avérée de panne énergétique. Pendant longtemps, nous avons cherché des sources d’énergie moins chères pour nous chauffer, nous déplacer, etc. On remplaçait nos voitures essence par des diesels, puis on a fait l’inverse. Maintenant on migre vers l’électrique. Mais cela partait du principe que nous produisons suffisamment d’électricité, notamment via notre parc nucléaire. Le problème, c’est que ce parc, vieillissant, accumule les arrêts de maintenances.

Cette fois, nous apprenons à nos dépens que toute capacité de production énergétique n’est pas illimitée.

La gestion de l’énergie n’a jamais été guidée par le développement durable

Quittons l’OTAN

Alors qu’un lourd conflit armé se joue en Europe de l’Est, on voit de nouveaux pays demander à adhérer à l’OTAN :la Finlande et la Suède. Ces deux pays n’en n’ont jamais fait parti, et ont toujours voulu rester « neutres ». En ces temps de fragilité, comment puis-je prétendre qu’il est temps de quitter l’OTAN ? Simple : on ne devrait pas dépendre de la protection d’au antre pays.

L’indépendance française sous la guerre froide

Au sortir de la seconde guerre mondiale, les deux grands « gagnants » (qui ont fourni un soutien logistique d’une ampleur sans précédent), facilitent la reconstruction de l’Europe :

  • La Russie signent le pacte de Varsovie, qui provoque la formation de l’URSS à l’Est.
  • Les Etats-Unis signent le traité de Washington, acte fondateur de l’OTAN à l’Ouest.

D’un côté, il s’agit d’un soutien financier pour reconstruire les infrastructures. De l’autre (ironiquement), il s’agit d’apporter un soutien militaire en cas d’attaque de l’autre bloc. Les contreparties sont financières (remboursement d’une dette), et logistiques (créations de bases militaires sur territoires des pays membres). En effet, au même titre que les règles régissant le CommonWealth, la France devait s’engager dans tout conflit lancé par les Etats-Unis.

Bien que membre fondateur, la France, sous l’impulsion du général de Gaulle, décide de prendre ses distances avec son « protecteur ». Dans un souci de garder « la grandeur et la puissance de l’empire colonial », De Gaulle mise sur une indépendance :

Oui, en pleine guerre froide (même si la crise de la baie des cochons était déjà passée), nous étions indépendants, mais gardions un rôle de « partenaire ». Nous avons d’ailleurs développé un certains nombres de programmes militaires au sein de l’Europe :

Mais aussi des programmes en solo :

Nous avons donc décidé d’assurer notre protection en parti de manière autonome, mais aussi via des partenaires européens.

L’échec de l’OTAN par Nicolas Sarkozy

Nous sommes en 2009 et Nicolas Sarkozy, dans une logique « pro-américaine » décide de réintégrer la France à l’OTAN. Toutefois, le travail est sur deux fronts :

  1. Créer une défense commune européenne.
  2. Réintégrer l’OTAN en attendant le développement de cette défense commune.

Force est de constater qu’en quinze ans, peu de vrais progrès ont eu lieu au sein de l’Europe. Bien que certaines opérations (Barkhane) soient menées conjointement, nous n’avons pas de conseil de défense commun par exemple.

Un partenaire instable

Résultat : près de 75 ans après sa formation, nous dépendons toujours de la protection américaine. Mais si notre protecteur changeait sa politique ? Il semblerait que, dans un souci de « négotiations » avec l’UE, Donald Trump ait menacé de ne pas remplir son rôle de protection. De fait, rien n’empêche ce changement. Et l’intégration à l’OTAN, barrière protectrice d’une potentielle extension du conflit actuel, vole en éclats. Ce qui était précisément la craint de De Gaulle il y a 60 ans…

Il est donc temps pour l’Europe de prendre en main sa défense, car la menace du retour d’une guerre sur son sol n’est pas loin.

Opération Barkhane : enfin la fin

Après près de dix ans d’opérations militaires au sahel, mettre fin à l’opération Barkhane est assez pertinent. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un « abandon », mais d’une revue de la forme de soutiens apportés aux pays.

Une légitimité perdue avec le changement de régime

Ile ne faut pas oublier que les premiers dépliements de troupes ont eu lieu à la demande des autorités Maliennes de l’époque. Toutefois, la France s’est placée en statut de commandant sur le terrain. Ceci était une erreur, car une partie des populations locales ont peu apprécié ce retour de la « Françafrique ». Nous n’étions pas légitimes à commander cette mission, mais nous aurions dû uniquement apporter un soutien logistique (matériel, hommes, formations, etc). De plus, si les premiers temps ont montré des signes encourageants d’avancée sur les fronts du conflit, ils ont fini par stagner. En effet, les groupes rebelles se déplaçaient ou activaient de nouvelles cellules dans des zones où la protection était plus réduite.

Un coût énorme pour les finances publiques

L’opération était chère, très chère : 700 millions d’euros par an. Dans le monde, la France est le pays présent dans le plus grand nombre d’opérations extérieures. L’industrie française de l’armement a sans doute créé des emplois pour honorer les commandes. Mais, une guerre qui coûte cher est difficile à gagner, car la logistique (technique et financière) est importante. Sur ce point, je ne suis pas convaincu que le coût de cette sécurité amont était aussi pertinent qu’un investissement direct sur le territoire :

  • Renforcement du plan Vigipirate.
  • Amélioration de la sécurité dans les « quartiers sensibles ».
  • Etc.

Le changement de régime local change les plans de la France

Lorsque l’armée a renversé le gouvernement Malien en place, il était temps de revoir nos plans. Le premier fût d’impliquer les autres pays européens pour ne pas porter seuls la responsabilité de la mission. Le problème de fond restait présent. Il était difficile de reconnaitre une « défaite » sur le plan de la légitimité. Toutefois, le changement de forme proposé est sans doute le bon compromis :

  • Déploiement dans des zones plus favorables à la présence Française.
  • Commandement dirigé par les membres de la CEDEAO.
  • Programme de développement (éducation) dans les zones protégées.

L’enfer est pavé de bonnes intentions

Cette opération, partie d’une bonne initiative, ne s’est pas déroulée sans accorc. Mais ne parlons pas d’échec ou de défaite. La remise en cause du fond et de la forme en sont la preuve.

Supprimons le statut de double nationalité

Un privilège d’une autre époque

L’origine de la double nationalité française se trouve dans la « réunification » de l’Alsace et la Lorraine à la France après la première guerre mondiale. A l’époque, les personnes nées sur ce territoire n’avaient pas besoin de choisir leur patrie.

La décolonisation a été propice au développement de la double nationalité, permettant aux membres des pays fraichement indépendants de ne pas renoncer à leur nationalité.

Ne pas confondre nationalité et citoyenneté

Nos amis anglos-saxons séparent clairement ces deux notions. Ainsi, un anglais perd son droit de vote après quinze ans d’expatriation. Si la nationalité offre la protection de la patrie sur un territoire hostile, les droits citoyens sont soumis aux devoirs associés (comme le paiement des impôts).

Bonne année (ou pas)

Bonne année 2022 parait-il. Comment démarre cette année ?

Commençons par les (plutôt) bonnes nouvelles : la crise sanitaire que nous subissons depuis deux ans, semble s’éloigner. Personne ne s’en plaindra.

Parlons aussi des moins bonnes nouvelles

Les articles s’espacent dans le temps. D’une part, mon travail me consomme pas mal de temps. De l’autre, l’inspiration et la variétés des thèmes abordés au début réduit avec le temps. Je n’ai pas « fait le tour », mais je rebondis moins facilement sur l’actualité (peu variée depuis quelques mois).

Si je devais parler d’une grosse actualité, je citerais le début de campagne pour la présidentielle, qui semble aussi insipide que la précédente. J’avoue que je garde peu de souvenirs de la précédente, car j’étais en Suisse pour le travail.

Les enjeux de 2022

Cette année, elle va être particulière pour moi, car je n’ai plus le droit d’être inscrit sur les listes électorales de ma commune d’origine. Quand ma commune a fusionné avec ses voisines, mon bureau de vote a disparu. De l’autre, depuis janvier 2019 (soit en pleine crise des gilets jaunes), l’inscription sur les listes électorales d’une commune est soumises :

  • Soit à la nécessité de prouver que la résidence principale est sur la commune.
  • Soit de payer des impôts dans la commune depuis au moins deux années fiscales.

Dans mon cas, ça nécessite donc que je paie la taxe foncière d’un bien familial. Déjà, tout le monde ne peut pas se le permettre. Et depuis le premier confinement, joindre un conseiller du trésor public tient du miracle.

Dans mon entourage, beaucoup de gens m’interrogent sur le pourquoi de cette volonté de continuer en Normandie. C’est légitime : pourquoi voter dans une région où je n’habite plus ?

  1. J’habite en Île-de-France, mais je tiens à construire le futur de ma région. D’ailleurs, l’exode de cadres que subit la petite couronne parisienne depuis le premier confinement démontre que ses habitants ont fini par aspirer à un autre cadre de vie dont ils avaient oublié ou ignoraient l’existence.
  2. Ensuite, si la présidentielle reste le point d’orgue de 2022, les vrais enjeux se situent sur nos représentent : les députés. Dans un bassin de 150 000 habitants, ma voix pèse peu, surtout quand le député local est élu à environ 65% des voix. Dans ma commune d’origine, le deuxième tour des élections voit souvent des triangulaires. Chacune des 2 000 voix peut faire basculer le résultat.

Nous restons dans une période fragile sur bien des points, mais élever les consciences et responsabiliser chaque citoyen du pays nous aidera peut-être à repartir du bon pied. C’est le moment ou jamais.