Redevenir une locomotive d’innovation plutôt qu’une remorque

Logiquement, c’est mon dernier « article placard ». Il datait de novembre 2019. Promis, les prochains seront plus frais.

Si je parle souvent d’automobile sur ce blog, c’est pour deux raisons :

  • Premièrement, c’est un domaine que j’aime et que je connais plutôt bien. C’est forcément plus facile pour moi de faire des comparaisons.
  • Mais dans le cadre de mes publications, c’est parce que cette industrie est représentative de notre industrie en général. Nous ne connaissons pas notre vrai potentiel, ou nous l’avons oublié.

Echecs français, succès étrangers

On a toujours tort d’avoir raison trop tôt.

Marc JACQUIOT

Si je devais lister des exemples de nos inovations technologiques dont l’industrie a été capable, mais qui ont été oubliées ou abandonnées. Voici une liste loin d’être exhaustive :

Mais en dehors de l’automobile également :

Nous savons inover, mais pas financer, ni vendre

Concernant certains produits comme le Nabaztag, c’est une arrivée bien trop précoce sur le marché. Mais pour d’autres, il existe deux facteurs qui limitent le développement :

  • Le financement.
  • Le marketing.

Dans le cas de Shadow Tech, il faut garder en tête que l’effectif total de l’entreprise est inférieur à la seule équipe marketing dédiée à Stadia. Ajoutez à ça le « magnétisme » de l’écosystème Google. En effet, c’est plus facile d’acquérir des clients sur un marché de niche quand il est connectable à d’autres services de l’éditeur. En fait, c’est ce qui fait actuellement la force des GAFAM.

Pour le cas de Docker, les « petits » de Montrouge sont partis pour la Californie. En effet, impossible de vraiment se financer en France pour leur projet. Pire, la société allemande qui avait racheté DotCloud (leur entreprise originale) a elle-même fait faillite, faute de financement. Les « Business Angels », comme Xavier Niel, sont beaucoup plus nombreux outre-Atlantique. Bien sûr, ces « anges » de la finance attendent des résultats, qui parfois mettent une pression énorme sur les entreprises qu’ils ont fait grandir, comme Docker Inc

Le financement participatif, une bonne alternative ?

Je reviens sur la souris Lexip. En fait, la maison mère (Pixminds), est spécialisée dans les « interfaces homme-machine inovantes » (souris, manette, etc). Pourtant, pendant presque trois ans, aucune banque n’a voulu financer la société. Les patrons ont donc tenté le financement participatif. Sur KickStarter, le résultat fût fulgurant : financé en … 25 minutes, et la mise triplée en 48 heures.

Sur de petits projets, ça marche très bien. Je cite aussi le Smart Halo, passé de KickStarter aux Apple Stores. Mais sur de plus gros projets ? Il semble que Akuo Energies démontre la faisabilité.

L’état peut-il jouer un rôle ?

A proprement parler, l’état (ou les états si on vise au niveau européen) ne peut sans doute pas financer l’innovation. Par contre, il peut jouer indirectement un rôle :

  • Au niveau du financement, il existe déjà des avantages fiscaux pour les investisseurs dans une entreprise. Et si l’entreprise ne réussit pas, on peut déclarer ses pertes.
  • Au niveau marketing, on peut mieux faire. Le label French Tech est une « étiquette », au même titre que le label Origine France Garantie. Pourquoi se contenter de si peu ? Pourquoi les entreprises membres de ce label ne pourraient pas partager des services marketing, afin de mieux cibler sa clientèle, son avenir, etc.

Je terminerai donc par cette publicité de KissKissBankBank (une plateforme française de financement participatif) :