Remplaçons la caution immobilière par un bonus / malus

En pleine période de rentrée scolaire pour les étudiants, la caution pour le logement est dans tous les esprits. Cette question est valable toute l’année pour un travailleur qui déménage. Mais cette méthode n’a plus de sens :

  • Même si la loi limite la caution à un mois de loyer, il faut pouvoir la payer. Quand on a un travail précaire, c’est déjà compliqué. Mais quand on déménage pour trouver son premier emploi, c’est une boucle sans fin. Il faut un logement pour trouver un travail. Mais il faut un travail pour avoir un logement.
  • Pour les étudiants, c’est une « charge » supplémentaire au moment de louer un appartement. Même si on récupère la somme à la fin du bail, il faut avancer les liquidités.
  • Pour les propriétaires, ce n’est pas une sécurité non plus. Premièrement, certains locataires peuvent ne pas payer leur dernier loyer pour « être sûr de récupérer » leur caution. J’ai déjà vu cette situation autour de moi (et mème reçu ce conseil d’un assureur). De plus, la caution peut ne pas couvrir certaines dégradations lourdes, à moins de porter plainte contre le locataire.

Un système de bonus / malus apporterait plus de responsabilité :

  • Pas d’avance de liquidité au moment de trouver un appartement.
  • Un locataire qui aurait un bonus pourrait inspirer plus de confiance auprès des propriétaires. De plus, les assurances des propriétaires pourraient s’appuyer sur cette notation dans les dossier de loyers impayés, etc.
  • Une meilleur couverture pour les propriétaires.
  • Plus de traçabilité des locations, car obligation de passer par un organisme reconnu (agence immobilière, notaire). Ça irait en complément du permis de louer que j’ai évoqué dans un autre article. Ça permettrait également de référencer les locations, donc une meilleure imposition des revenus engendrés.

Le permis de louer, une idée à généraliser

Dans la région Nord-Pas-de-Calais, les loueurs privés doivent déposer un dossier avant de mettre leur bien en location. Personnellement, j’approuve ce dispositif et j’appelle à le généraliser.

Avant d’acheter mon appartement, j’ai été locataire de deux appartements. Les propriétaires n’avaient pas du tout le même profil:

  • Dans le premier, je suis resté quelques semaines. L’appartement a été déclaré « insalubre car pas isolé » lors du DPE. Pourtant, c’est une agence immobilière qui le proposait à la location. Après mon départ, la propriétaire a remis l’appartement en location via des petites annonces… Dans une zone de forte tension immobilière comme les Hauts-de-Seine, c’est une situation fréquente.
  • Dans le deuxième, les propriétaires étaient des retraités qui avaient investi dans un appartement pour compléter leurs revenus. Leur but était de fidéliser leur locataire en faisant en sorte qu’il se sente bien et reste longtemps. L’appartement avait été rafraichi avant mon arrivée, aucune difficulté pour se chauffer, pas de murs abimés, etc.

Ce bout d’histoire personnelle permet de décrire pourquoi j’approuve ce dispositif :

  • Si un propriétaire veille à entretenir le bien qu’il propose, il faut le soutenir dans sa volonté.
  • A l’inverse, si un propriétaire se classe dans la catégorie « marchand de sommeil » il doit être condamné. Accessoirement, les agences qui proposent ces biens devraient aussi être condamnées au motif de la complicité. Il ne faut pas oublier que le mal-logement a un coût caché : les frais de santé.

C’est l’ensemble de la société, au travers de la sécurité sociale et des mutuelles qui assume cette dépense.