Alors qu’un lourd conflit armé se joue en Europe de l’Est, on voit de nouveaux pays demander à adhérer à l’OTAN :la Finlande et la Suède. Ces deux pays n’en n’ont jamais fait parti, et ont toujours voulu rester « neutres ». En ces temps de fragilité, comment puis-je prétendre qu’il est temps de quitter l’OTAN ? Simple : on ne devrait pas dépendre de la protection d’au antre pays.
L’indépendance française sous la guerre froide
Au sortir de la seconde guerre mondiale, les deux grands « gagnants » (qui ont fourni un soutien logistique d’une ampleur sans précédent), facilitent la reconstruction de l’Europe :
- La Russie signent le pacte de Varsovie, qui provoque la formation de l’URSS à l’Est.
- Les Etats-Unis signent le traité de Washington, acte fondateur de l’OTAN à l’Ouest.
D’un côté, il s’agit d’un soutien financier pour reconstruire les infrastructures. De l’autre (ironiquement), il s’agit d’apporter un soutien militaire en cas d’attaque de l’autre bloc. Les contreparties sont financières (remboursement d’une dette), et logistiques (créations de bases militaires sur territoires des pays membres). En effet, au même titre que les règles régissant le CommonWealth, la France devait s’engager dans tout conflit lancé par les Etats-Unis.
Bien que membre fondateur, la France, sous l’impulsion du général de Gaulle, décide de prendre ses distances avec son « protecteur ». Dans un souci de garder « la grandeur et la puissance de l’empire colonial », De Gaulle mise sur une indépendance :
Oui, en pleine guerre froide (même si la crise de la baie des cochons était déjà passée), nous étions indépendants, mais gardions un rôle de « partenaire ». Nous avons d’ailleurs développé un certains nombres de programmes militaires au sein de l’Europe :
Mais aussi des programmes en solo :
Nous avons donc décidé d’assurer notre protection en parti de manière autonome, mais aussi via des partenaires européens.
L’échec de l’OTAN par Nicolas Sarkozy
Nous sommes en 2009 et Nicolas Sarkozy, dans une logique « pro-américaine » décide de réintégrer la France à l’OTAN. Toutefois, le travail est sur deux fronts :
- Créer une défense commune européenne.
- Réintégrer l’OTAN en attendant le développement de cette défense commune.
Force est de constater qu’en quinze ans, peu de vrais progrès ont eu lieu au sein de l’Europe. Bien que certaines opérations (Barkhane) soient menées conjointement, nous n’avons pas de conseil de défense commun par exemple.
Un partenaire instable
Résultat : près de 75 ans après sa formation, nous dépendons toujours de la protection américaine. Mais si notre protecteur changeait sa politique ? Il semblerait que, dans un souci de « négotiations » avec l’UE, Donald Trump ait menacé de ne pas remplir son rôle de protection. De fait, rien n’empêche ce changement. Et l’intégration à l’OTAN, barrière protectrice d’une potentielle extension du conflit actuel, vole en éclats. Ce qui était précisément la craint de De Gaulle il y a 60 ans…
Il est donc temps pour l’Europe de prendre en main sa défense, car la menace du retour d’une guerre sur son sol n’est pas loin.
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