Le permis de louer, une idée à généraliser

Dans la région Nord-Pas-de-Calais, les loueurs privés doivent déposer un dossier avant de mettre leur bien en location. Personnellement, j’approuve ce dispositif et j’appelle à le généraliser.

Avant d’acheter mon appartement, j’ai été locataire de deux appartements. Les propriétaires n’avaient pas du tout le même profil:

  • Dans le premier, je suis resté quelques semaines. L’appartement a été déclaré « insalubre car pas isolé » lors du DPE. Pourtant, c’est une agence immobilière qui le proposait à la location. Après mon départ, la propriétaire a remis l’appartement en location via des petites annonces… Dans une zone de forte tension immobilière comme les Hauts-de-Seine, c’est une situation fréquente.
  • Dans le deuxième, les propriétaires étaient des retraités qui avaient investi dans un appartement pour compléter leurs revenus. Leur but était de fidéliser leur locataire en faisant en sorte qu’il se sente bien et reste longtemps. L’appartement avait été rafraichi avant mon arrivée, aucune difficulté pour se chauffer, pas de murs abimés, etc.

Ce bout d’histoire personnelle permet de décrire pourquoi j’approuve ce dispositif :

  • Si un propriétaire veille à entretenir le bien qu’il propose, il faut le soutenir dans sa volonté.
  • A l’inverse, si un propriétaire se classe dans la catégorie « marchand de sommeil » il doit être condamné. Accessoirement, les agences qui proposent ces biens devraient aussi être condamnées au motif de la complicité. Il ne faut pas oublier que le mal-logement a un coût caché : les frais de santé.

C’est l’ensemble de la société, au travers de la sécurité sociale et des mutuelles qui assume cette dépense.

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La transition énergétique : une fracture économique et industrielle

La transition energétique doit passer par une adoption progressive, mais massive. Aujourd’hui, on fait l’inverse, en montrant une vision élitiste et « hype » de l’écologie.

L’exemple automobile

Comme je l’écrivais dans un article précédent, une partie des automobilistes s’est tourné vers le diesel pour les avantages fiscaux pratiquéss à l’époque plus que pour leurs vrais besoins. Maintenant que la doctrine a changé. Ces utilisateurs « endettés » par leur véhicule actuel ne peuvent même pas espérer le revendre, notamment s’il ne rentre pas dans la bonne catégorie « Crit’Air ». Alors que faire ?

C’est la qu’on assiste à une fracture : plutôt que de permettre aux différentes classes sociales de s’adapter progressivement pour contribuer à la transition, on a « élitisé » ce processus. Pour faire simple, on a les moyens de participer, ou on reste un « pauvre pollueur ».La dernière prime à la casse fait exception, en permettant de profiter d’aides même si le véhicule n’est pas neuf. En effet, remplacer un véhicule de 8 ans par un neuf réduira modérement l’empreinte carbone. Mais remplacer un véhicule vieux de 20 ans par un véhicule vieux de 10 ans la réduira plus, et coûtera moins cher à son propriétaire.

On pourrait autoriser des solutions comme l’adaptation hybride, permettant au plus grand nombre de contribuer à la TRANSITION. Puis la deuxième étape pourrait un arrêt du moteur thermique. Accessoirement, aujourd’hui, on ne mesure pas l’impact de cette bascule électrique.

Autre exemple : l’isolation des batiments et la maison passive

Autre source d’empreinte carbone, le chauffage des logements. Ici le problème est différent. J’approuve l’idée de la loi Duflot qui consistait à punir les propriétaires peu scrupuleux qui louaient des logements mal isolés (et donc le coût de chauffage peux exploser). Mais taxer les propriétaires habitants est une autre affaire. Il faut prendre en compte plusieurs facteurs :

  • La situation financière des propriétaires habitants. Tous les propriétaires ne sont pas riches
  • La disponibilité d’équipements de chauffage polluant et vendus en toute légitimité. Je pense aux radiateurs « grille-pains » et aux chaudières au fioul (donc « Diesel »)…
  • Parfois c’est compliqué d’isoler un batiment, quand les Architectes des Batiments de France s’en mèlent sur des zones classées, par exemple.

Des aides existent pour aider à l’isolation ou au remplacement des solutions de chauffage, mais elles disparaissent on sout réduites d’années en année. Pourtant, cet investissement à grande échelle est intéressant. A l’échelle du citoyen, il permet de réduire sa facture d’énergie. Il peut investir ce gain financier ailleurs. A l’échelle du pays, il permet de générer des emplois et de fortement réduire l’empreinte carbone, en limitant l’énergie perdue.

L’agriculture biologique, le sans gluten, « bien manger » n’est pas pour toutes les bourses

Au début de ce millénaire, des personnes, comme José Bové, ont lutté contre la « malbouffe », alors représentée par les « fast-food ». Il s’agissait alors de lutter contre l’expansion de la culture de plants OGM, et de l’agriculture industrialisée en général. Aujourd’hui, la consommation de produits bio augmente. Mais elle progresse plus vite dans les régions riches. Manger bio coûte cher. Pourtant, est-ce que ça coûte vraiment plus cher à produire ? Oui et non. En terme de coût pur, ce n’est pas plus cher. Par contre, une culture industrielle est plus « simple » à gérer.

En Haïti, l’un des pays les plus pauvres du monde, 95% de la population consomme des produits bio. Comment est-ce possible ? C’est tout simplement parce que la population n’a pas les moyens d’acheter des produits phytosanitaires.

Si on parle d’agriculture non comestibles, des pays, comme le Sri Lanka ou le Burkina Faso, ont fait le choix d’arrêter les cultures de coton OGM. Ces cultures étaient censées être plus résistantes contre les maladies (donc « simplifier la production). Sauf qu’on ne pouvait pas réutiliser les graines stériles, et que les sousches ont fini par dégénérer, donc produire moins.

C’est aussi une question d’assurance (là encore, la « simplicité). En effet, dans le droit français, nous sommes responsables des conséquences de nos actes (ou de ceux que nous n’avons pas fait). C’est la notion de « dommage par négligence ou par action ». Et dans le domaine de la vigne, il arrive qu’une culture biologique malade soit considérée comme la source de maladie du voisin qui a traité. Les affaires finissent alors au tribunal.

Conclusion

Dans la notion de « transition », on imagine une « pente douce », pas une falaise infranchissable. De mon point de vue, certains politiques, parfois à l’origine de nos erreurs de consommateurs, aiment nous montrer du doigt. « L’élite fait bouger les lignes, les autre devraient suivre ». Je préfère illustrer ce qu’est une transition par cette citation :

Un jour, un incendie se déclare dans la forêt. Tous les animaux fuient le danger et se mettent à l’abri. Certains vont se terrer, d’autres se perchent sur les toits et les arbres au-delà de la rivière et assistent sans réagir à la destruction de leur habitat et de leurs nids. Spectateurs passifs, ils jacassent et se lamentent.

Un colibri entreprend d’aller à la rivière, prend une goutte d’eau dans son bec et va la jeter sur le brasier. Puis il recommence ses allers et venues sans se lasser.

Au bout d’un moment, les « spectateurs » remarquent son manège et l’interpellent :
« Pauvre inconscient, toi si petit, crois-tu pouvoir éteindre l’incendie avec tes gouttes d’eau ? Tu vas seulement réussir à te brûler les ailes. Tu ferais mieux de te mettre à l’abri avec nous, le feu finira bien par s’éteindre. »
 
Et le colibri répond : « Moi, je fais ma part pour sauver mon nid, et vous, que faites-vous ? Si vous tous unissiez vos forces, l’incendie pourrait être maîtrisé. »

Pierre Rabhi
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Arrêtons le financement public des partis politiques

Les partis politiques sont censés être des courants d’idées dans l’intérêt public. Aujourd’hui, ils disposent d’un budget conséquent, et ça coûte cher : 66 millions d’euros par an. Aujourd’hui, je finance les partis que j’ai soutenus et ceux que j’ai contrés 
Ça peut sembler difficile, mais je suis pour une suppression pure et simple de ce système de financement.

A l’heure où on nous parle de réductions des dépenses publiques et d’économies, injectons cet argent ailleurs. Cette « petite » économie représente un tiers de la dette de l’AP-HP. C’est toujours bon à prendre. A noter que des partis dits « indépendants », comme l’UPR, doivent déjà vivre sans financement, car ils ne reçoivent pas assez de voix lors des différentes élections. Ils y arrivent, alors pourquoi pas les gros partis ?

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Au fait, c’est quoi l’égalité des territoires ?

Comme c’est le titre de ce blog, c’est une bonne question. Alors, qu’est-ce que l’égalité des territoires ?

Certaines personnalités considèrent qu’il s’agit d’une utopie dans laquelle tout le monde rêve d’avoir les mes droits. Sauf erreur de ma part, c’est plutôt la définition du communisme. Voici ma définition. Il s’agit de fournir les mêmes chances de réussite partout en France.

Faisons une comparaison avec le système éducatif :

L’école étant gratuite et obligatoire en France, chaque élève dispose de la même base d’enseignement (en théorie). Tous ne réussiront pas de la même manière jusqu’à la troisième.

  • Certains ont plus de difficultés que d’autres.
  • Les établissements ne sont pas tous identiques.
  • Le corps enseignant est plus ou moins volontaire à tirer les élèves vers le haut.
  • Tout simplement, certains élèves ne font pas en sorte de réussir.

J’oublie sans doute beaucoup d’autres facteurs, mais, dans l’idée, tous ont les outils pour réussir. Maintenant, si on revenait à un système d’enseignement privé, les résultats seraient différents :

  • Les élèves volontaires issus de classes sociales élevées pourraient réussir.
  • Les élèves peu assidus issus des mêmes classes sociales ne réussiraient qu’en fonction de l’investissement réalisé par leur famille.
  • Les élèves issus de milieux ouvriers n’auraient que peu de chances de réussites. Ou elle serait lié à un fort endettement (comme aux États-Unis).

Pourquoi cette comparaison ?

A la fin de la seconde guerre mondiale, on a fait en sorte de ne pas concentrer toute l’économie au sein de grands pôles. Chaque région disposait des mêmes infrastructures (EDF, SNCF, etc). On a relié toutes les grandes villes et les plus petites, afin de faciliter les échanges. D’autant que l’industrie était en plein essor à cette période.

Avec la polarisation (les grandes métropoles issues de la fusion des régions), on fait exactement l’inverse. Comme je l’ai écrit dans un article précédent, l’Île-de-France pèse près d’un tiers de notre PIB. Lyon et la Provence ne sont pas oubliées, mais le déséquilibre est visible. Et c’est un cercle expansif. Une région riche peut investir sur son territoire pour devenir encore plus attractive. Une région pauvre s’endettera pour le faire, et n’y parviendra peut-être pas.

Et ce phénomène est encore accentué par la recherche d’une rentabilité des services publics. Un territoire « en difficulté » va nécessiter plus d’investissement. On le mettra donc dans le bas de la pile des dossiers à traiter, et on préférera soutenir un territoire déjà « rentable ». Pourtant, nous avons des fonds à disposition, mais nous nes les avons pas exploités.

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Notre constitution doit garantir que les réseaux d’infrastructure restent sous le contrôle d’acteurs publics

S’appuyer sur des entreprises publiques pour la « livraison » des énergies (électricité, gaz), de l’eau, et des données (Internet fixe et mobile) fonctionne. Mais l’infrastructure doit rester à majorité publique.

Aujourd’hui, presque tout les français disposent d’un accès à l’électricité (ERDF), pareil pour l’eau. Pour le gaz par exemple, ce n’est pas systématique. Presque tout le monde peut disposer du téléphone, grâce au déploiement massif dans les années 1980. Mais pour le mobile ou Internet fixe, c’est une autre histoire que je développe dans un autre article.

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