Mettons les HLM à disposition de ceux qui en ont besoin

Il faut rappeler le principe de base d’une Habitation à Loyer Modéré : permettre à des familles d’être logées décemment malgré leurs revenus. Pourtant, des scandales divers apparaissent régulièrement :

D’autre part, d’autre cas médiatisés rappellent que les anciens contrats ne remettaient jamais en cause la libération du logement.

La mise à disposition d’un logement de ce type doit rester « exceptionnelle », car la demande est forte. Leurs occupants ne devraient pas avoir besoin d’y passer leur vie.

Voici les règles de base qui devraient être en place :

  • Le bail ne doit plus être reconduit tacitement. Les occupants doivent libérer le logement si leur situation ne nécessite plus d’y rester. Il devrait y avoir une revue du dossier en commission d’attribution tous les trois ans.
  • Une indexation du loyer sur les revenus devrait être la norme. Certains bailleurs, comme « Seine Ouest Habitat », appliquent cette méthode. Le loyer en HLM atteint les prix de parc privé quand la situation des occupants est favorable à la libération des lieux.
  • L’achat d’une résidence secondaire ou d’un logement pour investissement locatif doit entraîner la révocation du bail. Il est plus facile d’acheter un pied à terre dans une ville moyenne que de se loger dans les grandes agglomérations. Toutefois, un occupant ne doit pas voir un HLM comme une « facilitation » d’un développement patrimonial.

Alors que les demandes s’accumulent, il est temps de faire en sorte que ces logement soient utilisés par les personnes qui en ont besoin. A noter que ça complète le besoin d’un parc privé de qualité.

Remplaçons la caution immobilière par un bonus / malus

En pleine période de rentrée scolaire pour les étudiants, la caution pour le logement est dans tous les esprits. Cette question est valable toute l’année pour un travailleur qui déménage. Mais cette méthode n’a plus de sens :

  • Même si la loi limite la caution à un mois de loyer, il faut pouvoir la payer. Quand on a un travail précaire, c’est déjà compliqué. Mais quand on déménage pour trouver son premier emploi, c’est une boucle sans fin. Il faut un logement pour trouver un travail. Mais il faut un travail pour avoir un logement.
  • Pour les étudiants, c’est une « charge » supplémentaire au moment de louer un appartement. Même si on récupère la somme à la fin du bail, il faut avancer les liquidités.
  • Pour les propriétaires, ce n’est pas une sécurité non plus. Premièrement, certains locataires peuvent ne pas payer leur dernier loyer pour « être sûr de récupérer » leur caution. J’ai déjà vu cette situation autour de moi (et mème reçu ce conseil d’un assureur). De plus, la caution peut ne pas couvrir certaines dégradations lourdes, à moins de porter plainte contre le locataire.

Un système de bonus / malus apporterait plus de responsabilité :

  • Pas d’avance de liquidité au moment de trouver un appartement.
  • Un locataire qui aurait un bonus pourrait inspirer plus de confiance auprès des propriétaires. De plus, les assurances des propriétaires pourraient s’appuyer sur cette notation dans les dossier de loyers impayés, etc.
  • Une meilleur couverture pour les propriétaires.
  • Plus de traçabilité des locations, car obligation de passer par un organisme reconnu (agence immobilière, notaire). Ça irait en complément du permis de louer que j’ai évoqué dans un autre article. Ça permettrait également de référencer les locations, donc une meilleure imposition des revenus engendrés.

Le permis de louer, une idée à généraliser

Dans la région Nord-Pas-de-Calais, les loueurs privés doivent déposer un dossier avant de mettre leur bien en location. Personnellement, j’approuve ce dispositif et j’appelle à le généraliser.

Avant d’acheter mon appartement, j’ai été locataire de deux appartements. Les propriétaires n’avaient pas du tout le même profil:

  • Dans le premier, je suis resté quelques semaines. L’appartement a été déclaré « insalubre car pas isolé » lors du DPE. Pourtant, c’est une agence immobilière qui le proposait à la location. Après mon départ, la propriétaire a remis l’appartement en location via des petites annonces… Dans une zone de forte tension immobilière comme les Hauts-de-Seine, c’est une situation fréquente.
  • Dans le deuxième, les propriétaires étaient des retraités qui avaient investi dans un appartement pour compléter leurs revenus. Leur but était de fidéliser leur locataire en faisant en sorte qu’il se sente bien et reste longtemps. L’appartement avait été rafraichi avant mon arrivée, aucune difficulté pour se chauffer, pas de murs abimés, etc.

Ce bout d’histoire personnelle permet de décrire pourquoi j’approuve ce dispositif :

  • Si un propriétaire veille à entretenir le bien qu’il propose, il faut le soutenir dans sa volonté.
  • A l’inverse, si un propriétaire se classe dans la catégorie « marchand de sommeil » il doit être condamné. Accessoirement, les agences qui proposent ces biens devraient aussi être condamnées au motif de la complicité. Il ne faut pas oublier que le mal-logement a un coût caché : les frais de santé.

C’est l’ensemble de la société, au travers de la sécurité sociale et des mutuelles qui assume cette dépense.

La transition énergétique : une fracture économique et industrielle

La transition energétique doit passer par une adoption progressive, mais massive. Aujourd’hui, on fait l’inverse, en montrant une vision élitiste et « hype » de l’écologie.

L’exemple automobile

Comme je l’écrivais dans un article précédent, une partie des automobilistes s’est tourné vers le diesel pour les avantages fiscaux pratiquéss à l’époque plus que pour leurs vrais besoins. Maintenant que la doctrine a changé. Ces utilisateurs « endettés » par leur véhicule actuel ne peuvent même pas espérer le revendre, notamment s’il ne rentre pas dans la bonne catégorie « Crit’Air ». Alors que faire ?

C’est la qu’on assiste à une fracture : plutôt que de permettre aux différentes classes sociales de s’adapter progressivement pour contribuer à la transition, on a « élitisé » ce processus. Pour faire simple, on a les moyens de participer, ou on reste un « pauvre pollueur ».La dernière prime à la casse fait exception, en permettant de profiter d’aides même si le véhicule n’est pas neuf. En effet, remplacer un véhicule de 8 ans par un neuf réduira modérement l’empreinte carbone. Mais remplacer un véhicule vieux de 20 ans par un véhicule vieux de 10 ans la réduira plus, et coûtera moins cher à son propriétaire.

On pourrait autoriser des solutions comme l’adaptation hybride, permettant au plus grand nombre de contribuer à la TRANSITION. Puis la deuxième étape pourrait un arrêt du moteur thermique. Accessoirement, aujourd’hui, on ne mesure pas l’impact de cette bascule électrique.

Autre exemple : l’isolation des batiments et la maison passive

Autre source d’empreinte carbone, le chauffage des logements. Ici le problème est différent. J’approuve l’idée de la loi Duflot qui consistait à punir les propriétaires peu scrupuleux qui louaient des logements mal isolés (et donc le coût de chauffage peux exploser). Mais taxer les propriétaires habitants est une autre affaire. Il faut prendre en compte plusieurs facteurs :

  • La situation financière des propriétaires habitants. Tous les propriétaires ne sont pas riches
  • La disponibilité d’équipements de chauffage polluant et vendus en toute légitimité. Je pense aux radiateurs « grille-pains » et aux chaudières au fioul (donc « Diesel »)…
  • Parfois c’est compliqué d’isoler un batiment, quand les Architectes des Batiments de France s’en mèlent sur des zones classées, par exemple.

Des aides existent pour aider à l’isolation ou au remplacement des solutions de chauffage, mais elles disparaissent on sout réduites d’années en année. Pourtant, cet investissement à grande échelle est intéressant. A l’échelle du citoyen, il permet de réduire sa facture d’énergie. Il peut investir ce gain financier ailleurs. A l’échelle du pays, il permet de générer des emplois et de fortement réduire l’empreinte carbone, en limitant l’énergie perdue.

L’agriculture biologique, le sans gluten, « bien manger » n’est pas pour toutes les bourses

Au début de ce millénaire, des personnes, comme José Bové, ont lutté contre la « malbouffe », alors représentée par les « fast-food ». Il s’agissait alors de lutter contre l’expansion de la culture de plants OGM, et de l’agriculture industrialisée en général. Aujourd’hui, la consommation de produits bio augmente. Mais elle progresse plus vite dans les régions riches. Manger bio coûte cher. Pourtant, est-ce que ça coûte vraiment plus cher à produire ? Oui et non. En terme de coût pur, ce n’est pas plus cher. Par contre, une culture industrielle est plus « simple » à gérer.

En Haïti, l’un des pays les plus pauvres du monde, 95% de la population consomme des produits bio. Comment est-ce possible ? C’est tout simplement parce que la population n’a pas les moyens d’acheter des produits phytosanitaires.

Si on parle d’agriculture non comestibles, des pays, comme le Sri Lanka ou le Burkina Faso, ont fait le choix d’arrêter les cultures de coton OGM. Ces cultures étaient censées être plus résistantes contre les maladies (donc « simplifier la production). Sauf qu’on ne pouvait pas réutiliser les graines stériles, et que les sousches ont fini par dégénérer, donc produire moins.

C’est aussi une question d’assurance (là encore, la « simplicité). En effet, dans le droit français, nous sommes responsables des conséquences de nos actes (ou de ceux que nous n’avons pas fait). C’est la notion de « dommage par négligence ou par action ». Et dans le domaine de la vigne, il arrive qu’une culture biologique malade soit considérée comme la source de maladie du voisin qui a traité. Les affaires finissent alors au tribunal.

Conclusion

Dans la notion de « transition », on imagine une « pente douce », pas une falaise infranchissable. De mon point de vue, certains politiques, parfois à l’origine de nos erreurs de consommateurs, aiment nous montrer du doigt. « L’élite fait bouger les lignes, les autre devraient suivre ». Je préfère illustrer ce qu’est une transition par cette citation :

Un jour, un incendie se déclare dans la forêt. Tous les animaux fuient le danger et se mettent à l’abri. Certains vont se terrer, d’autres se perchent sur les toits et les arbres au-delà de la rivière et assistent sans réagir à la destruction de leur habitat et de leurs nids. Spectateurs passifs, ils jacassent et se lamentent.

Un colibri entreprend d’aller à la rivière, prend une goutte d’eau dans son bec et va la jeter sur le brasier. Puis il recommence ses allers et venues sans se lasser.

Au bout d’un moment, les « spectateurs » remarquent son manège et l’interpellent :
« Pauvre inconscient, toi si petit, crois-tu pouvoir éteindre l’incendie avec tes gouttes d’eau ? Tu vas seulement réussir à te brûler les ailes. Tu ferais mieux de te mettre à l’abri avec nous, le feu finira bien par s’éteindre. »
 
Et le colibri répond : « Moi, je fais ma part pour sauver mon nid, et vous, que faites-vous ? Si vous tous unissiez vos forces, l’incendie pourrait être maîtrisé. »

Pierre Rabhi

Arrêtons le financement public des partis politiques

Les partis politiques sont censés être des courants d’idées dans l’intérêt public. Aujourd’hui, ils disposent d’un budget conséquent, et ça coûte cher : 66 millions d’euros par an. Aujourd’hui, je finance les partis que j’ai soutenus et ceux que j’ai contrés 
Ça peut sembler difficile, mais je suis pour une suppression pure et simple de ce système de financement.

A l’heure où on nous parle de réductions des dépenses publiques et d’économies, injectons cet argent ailleurs. Cette « petite » économie représente un tiers de la dette de l’AP-HP. C’est toujours bon à prendre. A noter que des partis dits « indépendants », comme l’UPR, doivent déjà vivre sans financement, car ils ne reçoivent pas assez de voix lors des différentes élections. Ils y arrivent, alors pourquoi pas les gros partis ?