Enfin, je publie cet article. Pourquoi enfin ? Parce que c’est la loi NOTRE qui m’a poussé à m’intéresser de près à la politique. Et que cet article attend sa publication depuis avril 2019. En fait, c’est un des premiers que j’ai écrits.
Lancée sous le précédent gouvernement, la fusion des régions et des communes est une catastrophe.
Des économies qui coutent cher
Un des arguments avancés lors de la promulgation de la loi NOTRE étaient les économies d’échelle réalisées en réduisant le « mille-feuilles administratif ». En effet, réduire d’un tiers le nombre de régions permettait (en théorie) :
- De supprimer du personnel : présidents de régions, mais aussi comptables et autres administratifs.
- De réduire l’immobilier (moins de batiments à louer).
- Limiter les flottes de véhicules.
La liste est longue. Pourtant, c’est exactement l’inverse qui s’est passé :
- Anciens élus devenus « élus délégués » donc toujours en poste.
- Augmentation de l’immobilier, car il fallait des structures plus grandes pour accueillir plus de personnes.
- Alignements des conventions collectives au profit de la plus favorable.
Cet article parmi tant d’autres permet de se faire une idée du problème.
Au niveau des communes, le bilan est à peu près identique. Dans mon cas (loin d’être isolé), les taxes locales ont augmenté de 50 %. Pour quelles raisons ?
- Les « élus délégués » sont restés en poste.
- Ces élus ont vu leur rémunération augmenter, car elle est forfaitaire en fonction du nombre d’habitant dans la commune. Ce nombre a mécaniquement augmenté (on a additionné tous les habitants).
- La création de nouvelles infrastructures. Par exemple, nous avons atteind le seuil de 5000 habitants, ce qui nous impose de créer une aire pour les gens du voyage.
Au total, la liste des dépenses « imprévues » vient largement contre-balancer les économies réalisées dans certains domaines,
Un lissage des statistiques en trompe l’oeil
Quand l’état ne prend plus ses responsabilités
Il suffit de relire mon article sur les inégalités et celui sur la pseudo-décentralisation pour deviner ma conclusion : l’état se décharge de ses missions régaliennes, parfois vers le privé, parfois vers les autres administrations :
- Infrastructures.
- Santé.
- Sécurité.
- Education.
L’une des solutions est de « donner plus de pouvoirs », mais pas plus de moyens, à des entités situées sous son contrôle. En cas d’échec, c’est la région, ou la commune, qui aura pris la décision. Et pendant ce temps, l’état se désendette artificiellement, car se sont les régions, les communes, qui accumulent les dépenses, abandonnées par ceux qui auraient du éviter cette situation.