Dans le cadre de la lutte contre la mortalité sur les routes, le gouvernement a choisi de réduire la vitesse sur le réseau routier secondaire à partir de juillet 2018. Le principe : réduire de 90 à 80 km/h la vitesse sur les nationales. Cette réduction de 10 km/h est censée être « indolore » pour les automobilistes.
Bien sûr, si cela réduit vraiment le nombre de morts, c’est utile, mais :
- Le code de la route prévoit déjà une disposition concernant le fait qu’un conducteur doit « adapter sa vitesse aux conditions de circulation ». Pas besoin d’une réduction de vitesse.
- L’état du réseau routier compte aussi. Sur certains tronçons routiers, il est même impossible d’atteindre les 80 km/h. D’ailleurs, les tronçons d’expérimentation ont tous été refaits avant. En parallèle aux Etats-Unis, des états comme l’Utah ou le Texas ont augmenté la vitesse sur leur réseau autoroutiers après des travaux de rénovation. On n’en demande pas tant.
- Le déchargement de l’entretien des « nationales » vers les départements, déjà exsangues financièrement, empêche d’entreprendre des travaux d’envergure. Et même lorsque la route reste une « nationale », la mise en place de travaux peut être longue et complexe. Evidemment, on pense à la RCEA.
- La réduction de vitesse provoque un changement de comportement avec les GPS. A noter que cet article provient d’un site spécialisé en véhicules hybrides et électriques. Ce point fera l’objet d’un autre article.
Au final, le choix du gouvernement de réduire la vitesse me semble être une solution de « déchargement » du problème de fond, l’entretien du réseau. Cette « expérimentation » est censée être « réévaluée » dans deux ans. N’étant pas dupe, je m’attends plutôt à ce qu’on nous réponde : « maintenant que vous êtes habitués, c’est définitif ». Pendant ce temps, les budgets routiers seront plus attribués à l’installation de nouveaux radars fixes qu’a l’entretien des routes dégradées.