En novembre, on a vu apparaître le mouvement des « Gilets Jaunes ». Un raz-le-bol généralisé, des personnes désintéressées de la politique qui ont eu besoin de faire entendre leur voix. Sur le fond, je partage largement cette position. Comme je l’ai écrit dans l’article précédent, je n’ai jamais fait entendre ma voix et je veux le faire aujourd’hui. Par contre, sur la forme, j’ai un problème avec la forme : l’économie a souffert, mais pas au bon endroit.
Les journaux ont fait tourner en boucle des images de manifestations qui ont complètement dérapé à Paris. La question de cet article n’est pas de savoir si ce sont les Gilets Jaunes ou des « casseurs indépendants » qui sont à l’origine des dégâts. Par contre, même si les manifestations entraînaient des fermetures de commerces ou des baisses d’activité le samedi, tout « revenait à la normale » le dimanche, et pareil les autres jours de la semaine.
Je n’ai jamais vu la zone commerciale de Vélizy2 bloquée. Pourtant, on y trouve le magasin de grande distribution générant le plus gros chiffre d’affaire de France. Globalement, il n’y a pas de gros blocage en Ile-de-France. Alors que, dans différentes régions françaises (la Haute-Normandie par exemple), les blocages ont été beaucoup plus virulents (au point que Norauto me déconseille de fixer un rendez-vous, par crainte de ne pas pouvoir l’honorer).
Conséquence directe : dans un repartage diffusé dans le 20H de France 2, une présentation de l’impact économique montrait que :
- En province, la baisse d’activité économique était d’environ 50 % (grande distribution et services).
- En Ile-de-France, cette baisse d’activité était de 11 %.
Ce point a son importance, car l’Ile-de-France représentait 31 % du PIB français en 2015 (contre 29% en 2008).
En conclusion, en novembre, l’Ile-de-France seule a généré un PBI presque équivalent au reste de la France. Alors que nous ne sommes pas en grande forme économique, l’Ile-de-France a donc pu être largement autonome et n’a (presque) rien senti passer.