Après près de dix ans d’opérations militaires au sahel, mettre fin à l’opération Barkhane est assez pertinent. D’autant qu’il ne s’agit pas d’un « abandon », mais d’une revue de la forme de soutiens apportés aux pays.
Une légitimité perdue avec le changement de régime
Ile ne faut pas oublier que les premiers dépliements de troupes ont eu lieu à la demande des autorités Maliennes de l’époque. Toutefois, la France s’est placée en statut de commandant sur le terrain. Ceci était une erreur, car une partie des populations locales ont peu apprécié ce retour de la « Françafrique ». Nous n’étions pas légitimes à commander cette mission, mais nous aurions dû uniquement apporter un soutien logistique (matériel, hommes, formations, etc). De plus, si les premiers temps ont montré des signes encourageants d’avancée sur les fronts du conflit, ils ont fini par stagner. En effet, les groupes rebelles se déplaçaient ou activaient de nouvelles cellules dans des zones où la protection était plus réduite.
Un coût énorme pour les finances publiques
L’opération était chère, très chère : 700 millions d’euros par an. Dans le monde, la France est le pays présent dans le plus grand nombre d’opérations extérieures. L’industrie française de l’armement a sans doute créé des emplois pour honorer les commandes. Mais, une guerre qui coûte cher est difficile à gagner, car la logistique (technique et financière) est importante. Sur ce point, je ne suis pas convaincu que le coût de cette sécurité amont était aussi pertinent qu’un investissement direct sur le territoire :
- Renforcement du plan Vigipirate.
- Amélioration de la sécurité dans les « quartiers sensibles ».
- Etc.
Le changement de régime local change les plans de la France
Lorsque l’armée a renversé le gouvernement Malien en place, il était temps de revoir nos plans. Le premier fût d’impliquer les autres pays européens pour ne pas porter seuls la responsabilité de la mission. Le problème de fond restait présent. Il était difficile de reconnaitre une « défaite » sur le plan de la légitimité. Toutefois, le changement de forme proposé est sans doute le bon compromis :
- Déploiement dans des zones plus favorables à la présence Française.
- Commandement dirigé par les membres de la CEDEAO.
- Programme de développement (éducation) dans les zones protégées.
L’enfer est pavé de bonnes intentions
Cette opération, partie d’une bonne initiative, ne s’est pas déroulée sans accorc. Mais ne parlons pas d’échec ou de défaite. La remise en cause du fond et de la forme en sont la preuve.